Retour au bercail...

Cela faisait un bon mois que j'étais partie suite au discours de M.Kizame. J'avais voulus développé mes pouvoirs seule, sans faire du mal à personne au passage et comme solution, je n'avais trouvé qu'un exile d'un, voir deux mois. Je ne savais plus vraiment et je ne les avais pas comptés. Entre temps, bon nombre de personnes pourront dire que j'ai grandie. J'ai du gagner une bonne dizaine de centimètre, prendre peut-être cinq petits kilo et avais laissé mes cheveux pousser. Ils étaient plus ternes et donc, je les attachaient en deux couettes qui rendait encore son enfance à mon visage.
J'avais pris la décision de revenir après avoir passé un coup de fil à Océane pour la prévenir de mon retour. Je ne savais pas vraiment si je lui avais manqué car j'avais laissé simplement un message sur son répondeur. Il me restais une dizaine de minutes et mon train arriverait en gare. Je serais enfin dans ma ville et non dans la campagne perdue que j'avais connue. Cette foule qui s'agitait dans les wagons m'excitait déjà, nouant mon ventre tandis que mon regard se perdait dans le paysage développé environnant. La verdure avait laissé sa place au bitume et soudain, une voix féminine s'éleva dans le train pour nous avertir de son entrée en gare. Je me redressais pour saisir ma valise, trouvant soudain la pollution étouffante, j'ouvris ma veste et attendis l'arrêt totale du train, ce qui prit environ sept minutes. Je descendis au milieu des autres passagers pressés et regardais autour de moi, cherchant un visage familier. Je n'étais pas sûre de ce que à quoi je m'attendais. Je soupirais avant de soulever avec facilité ma valise et de m'écarter de la foule qui me poussais, ne faisant attention à personne. Je décidais de m'asseoir sur le banc, ayant perdus mes repères, j'attendrais que la masse importante de passagers quitte la gare pour que je puisse enfin, tout comme eux, partir.
De toute manière, rien ne pressait.

Le téléphone posé sur la couverture ne cessa durant cette matinée de vibrer. Mais depuis quelques jours, je n’avais plus le goût à rien, ni même à celui de décrocher pour répondre « moshi moshi? ». Je préférais contempler de la petite fenêtre de notre chambre l’envol des oiseaux en ces magnifiques journées de printemps.
Cela devait faire des semaines, voir des mois que Liko n’avait pas passé sa petite tête à travers l’encadrement de la porte pour me sourire. Et pour passer le temps je dévorais les briquettes de lait chocolatées, en ignorant totalement la vie qui m’entourait. En dehors de ma chambre il n’existait rien.

Stupide téléphone!

J’allais le lancer contre un mur pour qu’il cesse enfin de me dire « Pourrais-tu lire ton message au lieu de rêvasser?! » , mais le prénom qui s’afficha sur l’écran me stoppas dans mon élan, mes yeux ne pouvant plus quitter les lettres qui se dessinaient de façon irrégulière et pixélisé comme je le détestais.

Liko…. Chan.

Le silence régnait mais les paroles de cette petite fille qui me servait de colocataire résonnèrent , faisant vibrer les murs, redonnant soudain vie, au monde qui pour moi ne se limitait cas quatre murs peints en blanc.

J’arrive!

Lâchais-je de ma voix guillerette, tout simplement comblée de joie par une si bonne nouvelle que le retour de mon unique amie. J’attendis d’abord impatiemment le bus tout en tapant du pied. Ce que les minutes pouvaient paraître longues! Et finalement je me dirigeas à pied en courant jusqu’à la gare.
Lorsque j’arrivais sur le quai, je contemplas en endroit vide, sauf, une petite valise à côté d’un banc ou une jeune fille attendait sagement les yeux dans le vague qu’on la sorte de ses pensées.

Ohayô!!

Je me penchas pour mieux l‘observer, regardant avec étonnement que mon amie, qui paraissait si enfantine était devenue une jeune fille aux traits plus matures, même si, on distinguait encore derrière ce visage d’apparence si sage, un brin d’enfance indomptable.
Quand à moi, moi! On ne pouvait pas dire que je changeais, normal après tout, j’étais déjà plus âgée, seul mes cheveux avaient pris quelques centimètres et descendaient maintenant en cascade le long de ma colonne vertébrale pour rejoindre mes fesses.

Le quai se vidait petit à petit tandis que mes doigts jouaient avec mon bracelet, comme un chat attiré par le mouvement. Au bout de quelques minutes, j'étais quasiment seule et à vrai dire, j'étais à moitié endormie. Le trajet avait été long et ce ne fut que lorsqu'une délicate voix s'éleva que je sortie de mes pensés. Pendant un moment, tranquille sur mon banc, je m'immobilisais en ouvrant grand mes yeux avant de brusquement tourner mon visage vers elle pour la serrer dans mes bras, enfouissant ma tête dans sa nuque.

Océane!! Tu m'as manquée!!

Il était vrai que dans ma cambrousse, le réseau était inexistant et les nouvelles, la vitalité et la voix de mon amie, ma grande-sœur me manquaient. Durant mon câlin, quelques larmes de joie dégoulinèrent de mes deux yeux verts et en m'écartant, je riais légèrement avant de les essuyer avec ma manche.

Je vais plus partir! Du moins, beaucoup moins longtemps! J'étais tellement impatiente de te revoir! >o<

Je ne voulais pas me détacher d'elle, comme si, si nous desserrions cette étreinte, elle allait s'envoler...

Seul, loin de l’institution, nous étions là, sur le quai de la gare, serrées l’une contre l’autre à pleurer, des larmes de joies et de profonde tristesse. Pouvions nous seulement nous pardonner, de nous être effacer, de s’être oublier durant si longtemps.

Baka!

Je tapas sa tête tout en essuyant de mon autre main les larmes qui coulaient sur joues, laissant les miennes mourir sur mes lèvres. Je ne pouvais pas lui dire « Tu est stupide!! » même si dans le fond, durant ses journées assise sur mon lit à contempler le sien vide. Je m’étais souvent inquiétée.

Liko-chan, …. On rentre chez nous maintenant?

« Chez nous » Bien que l’institution n’était pas vraiment notre maison à proprement parler, c’était tout de même là ou nous vivions toutes les deux. Nous à la fois si innocente et si souillé du passé.
Je saisissais sa main et de l’autre sa valise, m’engageant dans les rues sans rajouter un mot. Souvent je songeais, moi aussi à partir, étant la cadette de la famille, j’avais toujours compté sur l’aide de ma sœur. On ne pouvait donc pas dire, que je sois vraiment en mesure de m’occuper de moi-même. Et pourtant, lorsque on voyait le danger qui nous guettait, la haine dans le regard de ces personnes qui nous entouraient. Je devrais bien tôt ou tard faire face seul au monde et à sa cruauté, sans aide, sans famille, sans amis.

Ton voyage à du énormément te fatiguer, on va aller directement au dortoir tu pourras te reposer comme sa.

Je n’arrivais pas, à faire extraction de mes sentiments, je lui en voulais, d’être partis sans rien me dire, comme sa. Comme si moi, qui l’aimais comme une sœur, je ne pouvais pas comprendre ses choix. Je ne pouvais pas pour autant le lui reprocher, ce que je serais à même de faire dans le futur.
Et dans ma tête se déroulait un combat, j'esperais seulement que Liko ne remarque pas trop la distance dont je pouvais faire preuve vis-à-vis d’elle.

Je la suivait, la tête laissée, comme une enfant punie de sa faute. Je savais que si elle aurait su que je voulais partir, elle m'aurait suivie et ainsi, j'aurais pris mon temps pour développer mes pouvoirs. Je voulais en quelque sorte avoir un but, quelqu'un qui m'attendrait au bout de ma route. Et pourtant, il me semblais que je n'en étais pas encore au bout. Elle me tenait la main et pourtant, elle semblait encore si loin... J'aurais voulus lui dire que j'étais toujours la même, j'avais juste un peu changé physiquement. Une fois sortie de la gare, je tendais le bras vers un taxi et il s'approcha avant de s'arrêter. Nous avons pénétré à l'arrière et lui avons indiqué la direction vers l'Institution, sans pour autant donner l'adresse exact, un petit peu de marche après ne nous ferait pas de mal.
La valise dans le coffre, nous avions pas mal de place à l'arrière et doucement, je sentie le sommeil m'attirer vers lui. J'ouvris brutalement les yeux avant de me laisser sombrer, ma tête déposée sur son épaule.

Océane....

Le paysage défilait, et contre moi la tête de Liko, pour seul mélodie le bruit de sa respiration. Cette journée s’annonçait magnifique, et pourtant, même avec son retour ses mauvaises pensées ne voulaient semble t-il pas me quitter.

Liko nous somme arrivée.

Mais la jeune fille sûrement trop fatiguée par le voyage dormait à point fermer. Je donna deux billet au conducteur avant de prendre ma sœur de cœur sur mon dos, la suite fut plus difficile, traîner une valise et tenir de l’autre mon amie me demandais beaucoup plus d’effort que je n’aurais sus l’imaginer. Le chemin me paraissait atrocement long, mais comment dire, tout ces efforts me procuraient un bien fou, ainsi j’oubliais presque les soucis de la vie.
Peut être devrais je faire seulement des efforts… Lui pardonnez, comme pardonnez toutes les personnes qui m’avais laissé seul sur cette route, peut être même les remercier car sans eux, je n’aurais jamais grandis.

Ah je vois la grille!

M’exclamais je en voyant les barreaux de fer devant moi. Ah mais oui à cette heure ci on ne pouvait pas circuler comme on le voulait, la barrière était fermé bloquant ainsi l’accès à tout éventuels intrus. Je laissas la valise devant un mur au briques sales et usées, avant de tapoter ma Laotong pour la réveiller.

Liko réveille toi on va devoir passer le mur et c’est impossible de le faire si tu est sur mon dos.

Je restas silencieuse, attendant une réponse de sa part, c’est fou les aventures que l’on pouvaient vivre juste pour rentrer chez sois.

J'ouvris avec méfiance un œil avant de le refermer brusquement, surprise par le soleil. Je descendis de son dos tout en m'étirant un peu avant de m'excuser de m'être endormie. Je montais sur ma valise avant d'escalader le mur et de tendre ma main à Océane. Une fois sur l'épais muret, arrivé comme par enchantement, un long et gros serpent s'entortilla autour de mon bras et prit dans sa mâchoire la poignée de la valise que lentement, je remontais à moi.
Une fois passés de l'autre côté, le serpent sauta dans les fourrés et disparut derrière des buissons. Une fois toutes les deux en bas, je pris la main d'Océane pour la freiner un peu. Devant moi, une dizaine de personnes riaient et discutaient entre elles. L'Institution comptait maintenant énormément d'élèves et cela m'effrayait un peu. Tirant sur sa veste, j'élevais doucement la voix.

"Ils font partie de l'Institution....? Je les connais pas...."

Je me rendis alors compte que malgré tous, cela faisait très longtemps que je n'étais pas revenue en ces lieux...

Qu’aurais je du lui répondre. A cet instant ou elle tenais ma veste, son regard perdu, effrayé. J’inclinas mon visage en direction d’un groupe d’élève, bruyant mais…. Sur leurs visages, tous abritaient des sourires sincères, remplient d’une joie, indescriptible.

Oui, ces gens font partis du même monde que le tien.

Et sur ces paroles assez brève et sec je me dégageas de son emprise pour continuer ma route. Lui en voulais je toujours? Peut être… Mais je dois avouer, que j’étais aussi profondément triste. Triste de ne plus pouvoir sourire comme eux, avec la même sincérité et la même insouciance, celle que l’on accorde aux enfants.

J’imagine qu’il a des personnes, qui attendent sûrement ta visite. Tu devrais aller les voir.

Le magnifique soleil qui caressait nos visage avait subitement disparue, et la pluie s’abattait sur les jardin fleuris de l’institution. Les élèves criaient et couraient dans tout les sens afin de s’abriter. Ce qui ne m’empêchas pas, bien au contraire, de continuer ma route lentement et silencieusement. Profitant ainsi du bruit de la pluie battante sur l’alspahte et de la fraîcheur que l’eau m’apportais.
Je profitais d’un instant de répit, ou tout me semblais bien loin pour que je ne puisse plus m’en soucier. Mais en réalité qui pourrais effacer les tourments de son cœur, juste avec les caprices du temps. Personne… du moins pas des êtres humains parfaitement banale, mais pour nous, j’imagine que c’étais différent.

J'étais restée silencieuse devant la manière dont elle s'était dégagée de ma petite emprise dont je ne m'étais même pas rendue compte. Je tirais ma valise et rapidement, je dépassais Océane en me mettant en sa diagonale. Je m'arrêtais avant de me tourner vers elle. La pluie agissait comme un fond sonore et nous pouvions alors penser que nous étions seules dans cet Institut.

"Excuse moi... d'être revenue..." Dis-je en murmurant les derniers mots.

Je redressais mon bagage et continua ma route, les cheveux trempés. J'allais monter dans cette chambre que je n'avais plus revue depuis plusieurs moi, allais couper mes cheveux et aller songer à repartir aussi sec. Je savais que je n'étais plus la bienvenue; partir, revenir, sans jamais en parler à personne. J'avais grandie et personne ne me reconnaissais. D'ailleurs, j'en étais désolée. Une fois devant la porte de la chambre, je sortis ma clef de mon sac et essayais de l'insérer, je me ratais à plusieurs reprises avant de me mettre à pleurer comme une enfant. Je finis par donner un coup de pied dedans et elle s'ouvrit, visiblement pas fermée à clef... Je rentrais à l'intérieur avant de pousser ma valise jusqu'à mon lit. Je sortis alors un couteau, me plaçais devant le miroir et je me mis à couper mes cheveux pour qu'ils arrivent à la moitié de mon cou. Je m'asseyais sur mon lit où quelqu'un semblait déjà avoir dormit il y a peu et déplia une carte sur la couette. Je traçais au feutre un nouvel itinéraire avant de regarder dans mon porte-monnaie combien j'avais. Assez pour louer quelques mois un petit studio. Je regardais le temps au dehors et jugeais que je partirais lorsque je serais sèche. Me levant pour aller jusqu'à l'armoire, j'essayais d'enfiler des vêtements secs mais finalement, je les utilisés comme des serviettes pour m'essorer, de toute manière, ils étaient trop petits.

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